la fin du XIX siècle début de nos Parcs Mulhousiens.
D’où viennent nos grands espaces qui on fait nos Parcs Mulhousiens plus ou moins méconnu.
D’où nous viennent-ils et pourquoi sont-ils bien présents autour de nous.
Quelles notions d’Altruisme à retenir du passé. Avons-nous les mêmes besoins ?
Survolons 200 ans de Mulhouse à travers les principaux parcs Mulhousiens et ceux qui les ont fait.
1867 L’année de l’exposition universelle voit une présence massive des « Indiennes de Mulhouse »
1868 C’est le début des Parcs Mulhousiens avec la création du Parc botanique du zoo qui n’en demeure pas moins un des plus anciens zoos de France.
Le Parc Botanique et zoologique voit en septembre 1868 à l’initiative d’un groupe d’industriels philanthropes mulhousiens. A son inauguration, 6000 personnes se rendent, malgré la chaleur pour découvrir ce jardin et profiter des animations du jour: fanfare, chorale, retraite aux flambeaux et feux d’artifice. Le zoo se veut alors un “parc du peuple”, selon les mots de Charles Thierry-Mieg fils, à l’origine du projet : un lieu où les ouvriers peuvent « joindre l’utile à l’agréable », l’instruction au délassement, le développement de l’intelligence à la santé du corps”.
Pour 10 centimes, les visiteurs peuvent se promener, admirer des animaux, écouter des concerts, faire de la gymnastique, dans un cadre agréable.
1870 Les installations du zoo à peine achevées, la guerre éclate. Les animaux sont vendus certains meurent et le parc ferme.
Une certaine Joséphine Miquey sera très active pendant cette guerre. Beaucoup de vêtement seront réalisés sous son impulsion. Chaque soldat Français qui traversait la ville était prié de faire connaitre son nom et l’adresse des siens à des dames chargées de les inscrire. Le comité de secours faisait partir immédiatement une carte postale indiquant l’état de santé du prisonnier, le lieu où il avait été pris et la date de son passage à Mulhouse. Il y eu 1500 à 2000 envois de cartes. 5.000 soldats français ont reçu des secours en nature ou en argent lors de leur passage.
Si les sœurs catholiques de Niederbronn étaient actives les sœurs protestantes diaconesses n’étaient pas en reste. Les Miquey assureront la logistique sous la présidence d’Auguste Dolfus.
Du 15 septembre 1870 au 15 mai 1871 : la société de secours verra 4372 militaires pour 24.385 soins. Cette action sera saluée par la ville d’Ornans dans le Doubs le 22 février 1871.
1871 le lendemain de la guerre verra naître le Parc Miquey, les « Miquey » un exemple d’ALTRUISME et d’intégration mulhousienne.
Joséphine Miquey née Filllat de Selestat (08/02/1823 – 09/04/1886, 63 ans)
Etienne Miquey (01/01/1806 – 1892, 86 ans) né à Rigny près de Gray en Haute Saone dirigera une importante maison de commerce de Mulhouse à partir de 1833. Leur mariage le 9 mars 1844 fut arrangé comme souvent à l’époque.
Les détails manquent sur l’acquisition du Parc Miquey dans le quartier du Rebberg mais une chose est sûre, ils ont été le moteur de cette institution tournée vers la famille qui tente de perdurer aujourd’hui. Le couple Miquey a non seulement contribué financièrement mais elle a pu fédérer autour d’eux pour offrir ce Parc aux familles.
Madame Miquey était une maitresse femme, le couple perdra leur seul fils Paul de 3 mois le 25 mai 1845 (05/02/45-25/05/45) Agée de 31 ans elle fera des séjours en cure en Allemagne en 1854 à Ripoldsau et se rétablira après un passage difficile de 15 ans.
Monsieur Miquey avancera 15.000frs sans intérêt sur les 45.000Frs payable sur 10 ans pour acquérir une ancienne fabrique d’Indienne (Heimann) rue du Bourg rebaptisé La Cénobie (forme de vie monastique). Un orphelinat y sera installé surnommé plus tard le Klösterle (petit couvent) pour devenir en 1934 la Clinique du Saint Sauveur, institution catholique, elle sera rachetée ces dernières années par les protestants du Diaconat que nous connaissons.
Les plus grandes histoires culturelles et sociales sur nos Parcs Mulhousiens sont sur la colline du Rebberg, peut-être à l’exception du Parc Salvator et du Parc Steinbach.
1890 , Le Parc Salvator, il est de nos jours fermé la nuit, reste un lieu de rencontre notamment par ses concerts estivaux, n’en demeure pas moins riche de nombreuses espèces et essences en tout genre. Il est issu de l’emplacement d’un cimetière devenu trop petit.
1892 Etienne Miquey meurt à 86 ans 6 ans après son épouse et 21 ans après la création de son parc
1893 : La Ville reprend le zoo
Entre 1875 et 1893, le zoo changera de mains à deux reprises : D’abord géré par un organisme philanthropique, le Cercle mulhousien, il passe ensuite aux mains de la Société industrielle de Mulhouse (SIM), qui l’agrandit pour développer le parc botanique.
Le jardin zoologique, très fréquenté, nécessite une gestion spécifique et des investissements que la SIM ne peut engager.
La Ville de Mulhouse le prend alors en charge, la SIM recevra l’École de chimie en échange. Le zoo s’agrandit – il s’étend sur 12 hectares – et connaît de nombreuses améliorations. Avec les moyens de la Ville, la “fosse” peut être construite pour accueillir Bulli et Liseli, les deux ours donnés par la princesse de Hohenlohe, épouse du gouverneur (« Statthalter ») d’Alsace-Lorraine.
1893 , A la mort de Georges Steinbach, la maison est offerte à la ville et son parc devient un jardin public. Construit par le manufacturier VETTER (1788), cet hôtel particulier tient son nom de la famille Steinbach, ses propriétaires au XIXe siècle.
Aujourd'hui, la maison abrite le musée des Beaux-Arts. Son Parc, abritant récemment la statut du capitaine Dreyfus, le parc a été rénové récemment.
Cette réhabilitation est à l’initiative du Maire Jean Rottner qui peut l’admirer depuis son appartement.
1896, au zoo l’électricité remplace le gaz et le téléphone est installé ;
1896 c’est le 3 janvier à la célèbre Brasserie MOLL, sous l’influence d’une mode avant-gardiste sur la médecine naturelle que sont jetés les bases d’un nouveau parc : les jardins de la Société d’Hygiene Naturelle. La santé et l’hygiène sont les préoccupations du moment, création du périodique « le médecin de famille mulhousien »
1899, deux cents membres !
1901 (mai) Ce parc voit le jour sur 41 ares grâce à une souscription (1902 un millier d’adhérents). Dans la période où ce Jardin d’Hygiene est lancé, au Zoo, un kiosque accueille des concerts ;
1902, l’ouverture du restaurant et l’aménagement du plan d’eau pour les otaries dynamisent le parc zoologique
1904 Les jardins de la Société d’hygiène continue leur expansion, il est créé un buffet puis une salle de chant en 1912, ce Parc est non seulement constitué de Jardins mais un lieu d’expression. Les parcs ont le vent en poupe, un tramway électrique sera même installé pour se rendre au zoo (1908 avec les freins qui ont lachés)
1922 L Ermitage :
l’Ermitage : Dans son Parc, la Pouponnière est créée en 1922, avec 65 lits, par un comité d’épouses d’industriels mulhousiens, dirigé par Mme Dollfus, pour y accueillir des enfants prématurés, des nourrissons malades dont les parents ne pouvaient subvenir aux frais d’hospitalisation, des enfants abandonnés et des enfants dont les parents étaient en difficulté sociale et/ou malades.
Elle fut construite à la demande d’un grand industriel, Alfred Koechlin-Schwartz en 1868, patron de la filature de laine peigné ENGEL et Cie. Après son départ pour Paris en 1897, un consortium de personnes de bonne volonté put racheter la propriété dans de très bonnes conditions pour en faire don à la ville, à la condition qu’une œuvre d’enfants y soit installée.
L’Ermitage est devenu ainsi en 1922, une Association de droit local, d’inspiration humaniste, initiée par les entreprises du modèle mulhousien dans la société industrielle de la fin du 19ème siècle.
La mission orientée initialement vers l’enfance abandonnée, dans une perspective de « secours matériel et moral » va s’étendre progressivement à la protection et à l’éducation des enfants ainsi qu’aux jeunes femmes enceintes ou ayant un ou plusieurs enfants. En 1925, Ie refuge de « la goutte de lait » transféra à l’Ermitage les jeunes femmes après l’accouchement avec leur bébé. Le nombre de lits augmenta rapidement pour atteindre la centaine.
L’histoire continue et l’Hermitage devrait diffuser des formations à un plus large public.
1924 Toujours les jardins de la Société d’Hygiène Naturelle
L’association voit dans la crise du logement le plus grand danger pour la santé physique et morale. L’association joue un rôle de proposition pendant la campagne des élections législatives de 1924. Joseph Brom est élu Union Populaire républicaine (democrate chrétien ) actif sur les questions de prévoyance et sociale.
1925 Voit l’élection d’Auguste Wicky sur un programme social.
Cinq jours après cette élection le Jardin Miquey, par la voix de son président demande le soutien de la municipalité pour parfaire le bâtiment qui est d’après l’association un hangar.
Dans cette période, on peut dénombrer une augmentation des constructions dans le Rebberg, on pourra remarquer sur le cadastre de l’époque une diminution de la surface du Parc Miquey qui se voit amputé de terrains longeant l’avenue de la 9 -ème Division d’Infanterie Coloniale (DIC). Des maisons de maitres seront construites, notamment un manoir commandé par Maitre Birckel en 1928. Vraisemblablement on peut penser que la vente de ces terrains a dû concourir au financement du bâtiment du Parc Miquey, assez proche de ce qu’il est aujourd’hui. Les constructions sur le Rebberg se sont faites tardivement car à l’origine il n’y avait pas de stations de pompage de l’eau.
1928 Les parcs Mulhousiens ont un rôle actif dans les exploits du basket mulhousien
1929 Les jardins d’hygiène voient leur première terrasse, on y installe l’électricité.
Depuis ces parcs sont des lieux d’échanges d’idées
1935 Création d’une buvette et d’un logement pour le gardien des jardins d’hygiène, l’association s’ouvre à d’autres, notamment le syndicat des cheminots qui ont dû donner la réputation du lieu comme « Jardins communiste » !
Cette année le Parc Wallach est conçu par le célèbre paysagiste parisien : Achille Duchesne, ce jardin à la française, propriété de l'industriel mulhousien : Alfred Wallach, fut offert à la Ville de Mulhouse en 1950 . Au début des années 1990, il a été réaménagé dans le style de l'époque de sa conception
Jardin qui présente les caractéristiques essentielles du jardin à la française :
- un « tapis vert » ou grande pièce de gazon marque la partie centrale du jardin.
- un parterre de broderies, (dessins de buis taillés se détachant sur un fond sablé)
- une roseraie composée de 136 variétés de roses
- une « salle de repos » ornée de statues avec un bassin et sa fontaine
- un petit labyrinthe
Allées régulières et escaliers relient les différentes scènes du jardin ; vases, statues et végétaux sculptés (topiaires) soulignent les perspectives.
Alfred Wallach est un homme politique français né le 5 mars 1882 à Mulhouse (Haut-Rhin) et décédé le 18 juin 1961 à Paris.
Il épouse Valentine Schoen, fille de banquier mulhousien, le 1er juin 1910. Il est engagé durant la première guerre mondiale en 1914 sous le nom de Widal. Après la guerre, il fonde la Fédération des Engagés Volontaires Alsaciens et Lorrains1.
Industriel à Mulhouse, il est député du Haut-Rhin de 1932 à 1939, inscrit au parti démocrate. Il démissionne le 2 mars 1939 pour raison de santé.
Il donne des œuvres au musée des Beaux Arts de Mulhouse. Il a acheté le site du Waldeck, y a aménagé un jardin "à la française", qu'il donne ensuite à la ville de Mulhouse.
Renouveau du Parc Miquey au Rebberg:
Un projet a vu le jour notamment avec le soutien de la fondation de France, qui a permis à votre serviteur de catalyser des forces vives pour travailler ensemble avec l’intelligence collective.
On a pu lire dans les publications municipales l’engagement municipal se positionnant comme l’initiateur de cette action. Je ne peux que me réjouir de ce nouveau positionnement municipal et je ne ferais que renvoyer les personnes intéressées à la parution du journal l’Alsace du 25 avril 2021 précisant une offre d’achat de la mairie « peu charitable ».
A noter que le soutien, pour l’instant, de la toute jeune collectivité européenne d’Alsace a été sans faille,
Au jour d’aujourd’hui, le foyer Saint Étienne doit se restructurer pour valider les objectifs de ce projet. Ils sont désormais chiffrés, dispose d’un plan de rénovation en 3D de l’architecte Dietschy (architecte de l’Euroairport). Il faut attendre la clarification des statuts de l’association propriétaire pour confirmer une continuité au service de tous, volonté de la famille Miquey. Bénévoles mobilisés nous y veillerons, soyez-en sûr.
Après avoir tenté de dresser un inventaire des principaux parc mulhousien, force de constater que ces époques étaient remplies de donation. C’est un peu moins le cas aujourd’hui.
Ces endroits étaient des lieux de rencontre et de mixité sociale. Si l’on s’interroge, si ces parcs sont encore un besoin ou une utilité à l’ère du tout internet, la réponse est devant nous au quotidien…
Retrouver un autre rythme, de la convivialité est pour moi une raison de vivre, je ne peux pas oublier une personne qui me racontait que son grand père se rendait à pied au Parc Miquey tous les dimanches pour boire sa bière et cela depuis Bourtzwiller !
Trouver des pistes afin de rendre ces parcs plus attractifs serait pour nous une belle contribution. Nous devons revenir à des moments de convivialité.
Au niveau environnemental, je doute que l’on ait de meilleurs projets et je m’inquiète lorsque je vois bétoniser les Chemins du Parc Wallach.