Société d'Hygiène Naturelle de Mulhouse
5 r Vendanges, 68100 MULHOUSE 03 89 44 41 56
La création et le développement des "Société d'Hygiène Naturelle" est indissociable du progrès de
l'ensemble de nos sociétés modernes au cours du siècle dernier.
Si jusqu'au milieu du 19 ème siècle l'évolution industrielle se fait avec lenteur, les machines, les techniques font partout irruption à l'aube du 20e siècle. La civilisation Industrielle moderne affronte la civilisation rurale traditionnelle. De nouvelles forces sociales entrent en scène. Le progrès est en marche : science, technique, industrie, avancent ensemble. La fin du 19 ème siècle apporte la découverte de l'électricité, de l'auto, de l'avion, de la TSF, du sous-marin, du cinéma.
Tout aussi spectaculaire sont les avancées de la chimie qui fait se succéder après 1860 les découvertes les plus éclatantes. Elle est massivement utilisée par l'industrie et, en collaboration avec la microbiologie, par l'agriculture, la médecine et la pharmacie. Pasteur, découvre les micro-organismes et bouleverse la médecine par ses travaux sur la maladie de la rage et sur l'antisepsie.
En Allemagne Robert Koch, poursuivant les travaux de Pasteur, isole le bacille de la tuberculose en 1882, le microbe du choléra l'année suivante. C'est d'ailleurs l'Allemagne qui, à partir de 1870-75 dépasse largement l'Angleterre et la France et se place au premier rang de l'industrie chimique.
Contre la douleur la chimie fabrique des anesthésiques, le chloroforme, et à la fin du siècle la cocaïne. A partir de 1885, les drogues synthétiques l'emportent sur les pilules, les onguents, les crèmes, et autres préparations à base de plantes. Et ce sont les découvertes des soporifiques, du véronal, des barbituriques. En 1899 c'est la création de l'aspirine, appelée à une fortune gigantesque. Le développement de la médecine était resté depuis son origine entre les mains des seuls praticiens.
Le 19e siècle qui lui apporte de nouvelles connaissances et un arsenal révolutionnaire de nouveaux remèdes, la fait entrer de plain-pied dans la vie sociale au contact d'une classe ouvrière importante et d'une classe moyenne salariée nombreuse, issues de l'évolution industrielle.
La population dans son ensemble ne s'occupait guère jusqu'alors de médecine ou d'hygiène, confiant à la nature elle-même le soin de guérir ses maux. Exception faite de la médecine des plantes, peu de moyens restaient à la disposition des malades.
Les progrès considérables de la thérapeutique sous toutes ses formes, l'entrée dans la civilisation industrielle de masses de plus en plus importantes de la population amènent un nouveau rapport entre médecine et population. Parallèlement à l'essor de la médecine officielle, subjuguée par les progrès de la science et de la chimie en particulier, se développe au sein même de la population un mouvement de réformes qui prend un puissant développement . Ce mouvement se nourrit des principes de médecine naturelle initiés par Vincent Priesssnitz (1789-1851) véritable pionnier en ce domaine.
Basés sur les bienfaits de l'eau, ses principes ont d'ailleurs été repris et développés par l'abbé KNEIPP mort en 1897. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité un mouvement se développe, englobant toutes les couches de la société, s'étendant en peu de temps sur des pays entiers, animé de
principes élevés pour mener le combat pour la santé publique.
Il s'agit de la "NATURHEILBEWEGUNG", du mouvement pour une thérapeutique et une hygiène naturelle. Devant l'orientation de la médecine vers la seule médicamentation chimique, trop souvent nocive par l'utilisation des diurétiques mercuriels et des organaux-arsenicaux entre autres, le mouvement entend revenir vers les facteurs naturels, disponibles pour tout un chacun : la lumière, l'air, l'eau, le mouvement et une vie saine menée dans la sobriété en même temps qu'il mène une approche globale des problèmes de la santé publique, approche de laquelle les aspects sociaux ne seront pas absents. En l'espace de quelques décennies le mouvement s'étend largement à de nombreux pays, Allemagne, Autriche, Suisse, Hollande, Danemark, Norvège et Grande Bretagne, y apportant le plus grand bien pour la santé des populations de ces pays. Et sans doute n'est-ce pas un hasard si ces pays ont été dans les premiers à se doter de lois sur l'assurance contre la maladie et la protection sociale.
HISTORIQUE ET ACTIVITES de la Société d'Hygiène Naturelle du Rebberg de Mulhouse
CREATION
Dans le "Mülhauser Taçblatt" du jeudi 2 janvier 1896 paraît une annonce appelant tous ceux qui s'intéressent aux soins de santé et aux traitements naturels des maladies à se retrouver le lendemain, à huit heures du soir, au café Moli. C'est ainsi que le vendredi 3 janvier, naît, dans le Salon Vert du MolI, le premier Naturheilverein d'Alsace-Lorraine. Sur 60 personnes présentes, 27 se font inscrire sur l'acte de naissance de la nouvelle association. Cette naissance est suivie dans la foulée, d'une
conférence publique par le docteur Moeser, médecin naturiste d'Offenbach sur le thème :
"Ou'entendons-nous sous mode de vie et soins naturels et quelle valeur leur attribuer ?" et le 27 janvier de la première assemblée générale de la nouvelle association qui élit son comité dont la présidence est assurée par M. Bürdecke, la vice présidence par M. Zuber, le secrétariat par M. Axt et la trésorerie par M. Brenzinger. Le siège de l'association est établi au chalet Salvatorhalle au 9 rue de la Loi. Signalons pour l'anecdote que la société de musique Widerhall ( Echo) y avait aussi son siège.
APPROCHE THEORIQUE
La jeune association se lance alors dans l'organisation de conférences sur la thérapeutique naturiste dont le succès se fit attendre, provoquant des difficultés financières que seul l'esprit de solidarité et de sacrifice des membres de l'époque permit de surmonter. En 1898 elle s'adjoint les services du Docteur
Otto, nommé médecin de la société et qui fonde un périodique" Le Médecin de Famille Mulhousien " dont la vie fût malheureusement très brève. Malgré ces vicissitudes la société comptait néanmoins fin 1899, sous la présidence de M. Schilling, plus de 200 membres. Avec son aide se créent des sociétés soeurs à Colmar en 1898, à Vieux-Thann, Guebwiller et Saint-Louis en 1901.
DE LA THEORIE A LA PRATIQUE
En 1900, avec l'arrivée du Docteur Sinapius et sous l'impulsion de M. Motz qui passe du poste de secrétaire à celui de président, la société prend un tournant important en s'orientant vers la création d'installations permettant la mise en pratique des principes de la médecine naturelle. C'est en mai 1901 qu'elle acquiert un premier terrain de 41 ares au Rebberg avec vue superbe sur la ville et les Vosges. En automne de la même année la société peut inaugurer les 2 premiers bains d'air et de soleil pour les 2 sexes, un kiosque ( déjà) et un vaste buffet couvert. L'engouement pour ces installations fut tel que le nombre de membres atteignit le millier dès la fin de l'année 1902.
Le financement fut assuré par voie de souscription et de reconnaissance de dettes envers les membres souscripteurs. La même année voit la création d'une section de gymnastique. La période qui suit jusqu'à la guerre 1914-1918 se caractérise, grâce au talent d'organisateur et au travail infatigable de M. Motz, président de l'époque, par un développement et une activité impétueux. Durant ces 14 années une politique foncière cohérente est poursuivie. L'achat de terrains en 1903 ( parcelle Sartoré ) et en 1907 ( terrain Peter) permet la création de 40 jardinets de famille, inaugurés en 1908.
En 1912 un nouveau terrain est acquis, portant la superficie de l'ensemble à plus de 160 ares. Cette surface est supérieure à celle du terrain actuel qui a été amputé de quelques ares par suite de mesures d'alignement au profit de propriétés voisines. Les tractations en cours pour l'acquisition d'un terrain de 100 ares appartenant à Mme P. Schlumberger, furent interrompues par la déclaration de guerre. Dans l'esprit de l'association ce terrain était destiné à la construction d'une maison de
convalescence, objectif qui a dû être abandonné dans l'entre-deux guerres, à la suite de la spéculation foncière et des moyens restreints dont la société disposait. Les terrains désormais disponibles sont utilisés pour la multiplication des jardinets dont le nombre passe de 40 à 70. Dès 1906 on procède à l'agrandissement des bains de soleil et à leur équipement en agrès de gymnastique. En 1910 la place de jeux est remaniée, le quillier, qui sera inauguré l'année d'après, érigé. En 1904 la halle du buffet est agrandie et complétée en 1912 d'une salle chauffée.
Sur cette infrastructure solide la société peut dès lors mener de pair les activités physiques et celles qui visent à propager ses idées: Organisation de conférences, de cours sur les premiers soins, édition de brochures telle celle sur "Les règles de santé pour la jeunesse scolaire' qui lui valut les remerciements de l'inspection d'académie. Face à un déferlement d'idées nouvelles sur la médecine, souvent teinté de charlatanisme elle organise une conférence sur 'la vaccination antivariolique au regard de la santé publique', qui provoque une âpre discussion entre les médecins présents, mais permet, en fin de compte, de calmer les esprits timorés et inquiets devant une découverte faite en 1796 par le médecin anglais Jenner.
LA DIVERSIFICATION DES ACTIVITES
Dans le même temps qu'elle se bat pour une médecine naturelle et humaniste, elle commence à affirmer sa 'polyvalence'. A partir de 1904 sont organisés des excursions et des séjours, de caractère pédagogique, telles les sorties botaniques ou simplement touristiques. Les Vosges et le proche Jura sont des objectifs réguliers. Mais ce sont aussi des excursions de trois jours dans l'Oberland Bernois, à Genève, à Milan et Gênes, en Suisse Italienne ou encore une sortie nocturne au mont Pilate.
L'année, fastueuse, 1904 voit également la formation d'une section de chants, sous la direction de l'instituteur Wicky, suivie de celle d'une section théâtrale, section dont le sort se confond à un certain moment avec celui du T.A.M. En 1912 elle crée un orchestre et la même année une caisse mortuaire qui compte 400 membres l'année d'après.
LA PLENITUDE
A la veille du conflit 14-18 la société, qui a définitivement rejeté toutes les propositions de charlatans ou autres guérisseurs, est bien assise dans ses principes. Elle se trouve à la tête d'installations opérationnelles. Forte de plus de 1000 membres elle mène des activités variées qui lui valent la reconnaissance des autorités
L'APRES 1918
La fin de la première guerre mondiale, à laquelle la société a payé un lourd tribut, la laisse exsangue. M. Motz qui présidait à ses destinées depuis 1900 part à Strasbourg en 1919. Il laisse à son successeur M. Roellinger, des installations et un capital immobilier et moral qui permettent d'assurer la poursuite des activités. Celles ci restent néanmoins laborieuses jusqu'à l'arrivée en 1922 comme médecins de l'association des Docteurs Senentz et E. Kienzler.
L'APPORT DU DOCTEUR KIENZLER
Jeune praticien, fort des théories de thérapeutique naturiste, ce dernier se bat pour la reconnaissance en France des valeurs du mouvement d'hygiène naturelle. L'instauration, en matière de médecine, de la législation française, l'absence d'un mouvement analogue dans le restant du pays, font que l'objectif ne sera jamais atteint. Qui plus est le combat est vite à mener contre des détracteurs qui assimilent thérapie naturelle et charlatanisme et pour la reconnaissance des médecins naturistes en Alsace pour leur éviter des poursuites.
Dès 1922 la société reprend son cycle de conférences sur la santé publique, ses installations de plein air connaissent une fréquentation redoublée, les excursions mensuelles sont remises en route, la section de chants se réactive et une section d'éducation physique est créée.
L'UNION DES S.H.N. DU HAUT-RHIN et les revendications sociales
En 1922 est fondée l'association des Sociétés d'Hygiène Naturelle du Haut-Rhin qui défend outre ses principes thérapeutiques, des revendications d'ordre social avancées. C'est ainsi que le programme soumis aux candidats aux élections législatives de 1924 met l'accent entre autre, sur:
- le maintien et le développement des ministères pour l'hygiène et la protection sociale
- l'éducation de la population dans la pratique d'une vie saine
- les moyens suffisants pour la modernisation des hôpitaux, centres de soins publics d'après les
conquêtes hygiéniques modernes
- la discussion immédiate et l'entrée en vigueur de la loi sur l'assurance sociale
- la protection de l'enfance, le soutien de l'Etat pour les consultations des femmes enceintes et des
nouveau-nés, la construction de crèches, d'écoles de plein air, de terrains de jeux et de sports près des écoles. L'association voit dans la crise du logement le plus grand danger pour la santé physique et morale de larges couches de la population et demande à l'Etat d'y mettre fin rapidement. Datant de 1924 ces revendications prennent, pour certaines, à la lumière de la fin du XXe siècle des accents d'une actualité brûlante. Elles ne sont peut-être pas étrangères aux attaques des détracteurs dont il a été question plus haut.
LES PREMIERS CENTRES AERES
C'est à cette époque que la S.H.N. commence à mettre son jardin à la disposition des écoles mulhousiennes, créant ainsi avec l'aide d'une municipalité soucieuse de la pratique d'une politique
sociale avancée, les premiers centres aérés pendant les vacances d'été. De nombreux septuagénaires se souviennent avec un brin de nostalgie de cette époque. Rappelons que c'est au début des années 1930 que la ville de Mulhouse construit sur les hauteurs de la colline de Pfastatt, la première école de plein air qui associe études et activités physiques pour les enfants du primaire. En 1926, à l'occasion du trentième anniversaire de la société et en présence du Maire A. Wicky, le président Lichtenauer peut jeter un regard satisfait sur l'oeuvre accomplie dans le domaine de la protection de la santé, dans le respect des lois de la nature, oeuvre qu'il entend poursuivre contre les ragots d'une certaine presse
de l'époque.
LES SECTIONS SPORTIVES
Si le mouvement affirme ainsi, outre sa vocation sanitaire, son ouverture aux aspects sociaux et politiques de la lutte pour la santé publique, la S.H.N. continue à mener son action dans la tradition et l'innovation. Président de 1926 à 1932 M. Lichtenauer peut applaudir à partir de 1928 aux exploits de la section de basket-bail et à ceux des équipes confirmées de quilles St. Gall, qui s'illustrent dans les concours de la région.
En 1929 il fait procéder à la mise à niveau des terrasses qui garderont leur aspect pendant près de 50 ans. Les chemins et terrasses sont dotés d'un éclairage électrique. M. Grabling, nouveau président, engage en 1935 des travaux de rénovation et d'agrandissement de la buvette et du logement du portier, programmés en 1934 sous la courte présidence de M. Luttringer.
RELATIONS AVEC LE MONDE ASSOCIATIF
C'est à partir de 1935 que la société commence à mettre ses équipements à la disposition d'autres associations, dont parmi les premières les" Sans-Filistes" et le Syndicat des Chauffeurs-Mécaniciens des Chemin de Fer A.L. C'est aussi l'époque des grands concerts par les ensembles musicaux Mulhousiens florissants: Orphéon, Musique Progrès, Mandolina, Accordina, Sapeurs-Pompiers, Union Musicale de Dornach, Musique Ste Marie, dont peu ont survécu à la tourmente qui s'annonçait.
A la veille de la deuxième guerre mondiale la société compte encore 530 membres et la déclaration de guerre met pratiquement fin à toutes les activités. Dès l'entrée en guerre les autorités militaires interdisent la tenue de conférences, de nombreux membres se retrouvent sous les drapeaux. L'assemblée générale du 25 mars 1940 désigne un comité restreint chargé de l'administration pendant la durée des hostilités. Ce comité aura fort à faire contre l'embrigadement de l'association par les
autorités nazies. Il réussit à force de tergiversations à rester inactif tout en conservant la jouissance du terrain et des jardinets convertis en parcelles de production alimentaire complémentaire.
LA NOUVELLE SITUATION D'APRES 1945
Au sortir de la guerre nous nous trouvons face à une société bouleversée, meurtrie par cinq années d'un conflit inhumain et pourtant riche d'un potentiel de développement inouï, irriguée d'une volonté de vie, de paix et de progrès. Avant même d'avoir pansé toutes ses plaies la collectivité toute entière s'engage dans la protection de la santé publique, première plaie à soigner. Elle le traduit dans les lois sociales sur les assurances maladie et accidents du travail, sur les retraites etc. En quelques années la médecine, à l'instar d'autres disciplines scientifiques, va faire plus de progrès que durant les millénaires précédents. Ces données modifient profondément le comportement devant la maladie.
Avec les congés payés et la réduction de la durée du temps de travail les couches laborieuses des villes avaient commencé depuis 1936 à se réapproprier l'air, l'eau, le. soleil. La pratique du plein air, celle des sports, se sont largement démocratisées. Les loisirs ont commencé et vont prendre une part de plus en plus importante dans la vie sociale. C'est dans cette situation nouvelle que la société va avoir, à partir de 1945, à mener son activité.
LA RECONSTRUCTION
Durant les premières années de l'après guerre, années de pénuries et de rationnement, la société à beaucoup de mal à reprendre une vie et une activité cohérentes. Les blessures de la guerre sont difficiles à panser. Le 27 mai 1945 la première assemblée générale depuis la libération se tient devant une assistance clairsemée qui est amenée, épuration oblige, à exclure 4 membres pour leur comportement sous l'occupation allemande. Pour M. Luttenauer Camille, élu président de cette assemblée, il s'agit de reconstruire, de renforcer l'effectif des membres, de remettre en état des installations vieillies et guère entretenues pendant les années de guerre.
DIFFICULTES MATERIELLES ET DOCTRINALES
Le rationnement des matériaux rend la remise en état des installations sportives, terrains de jeux, particulièrement difficile. Le remboursement des reconnaissances de dettes souscrites dans le temps, met à mal la trésorerie, malgré le désistement généreux de certains membres souscripteurs en faveur de la société. Comme si les difficultés matérielles n'étaient suffisantes s'y ajoutent des difficultés d'ordre doctrinal et éthique, la confusion entre médecine naturiste et naturisme ne simplifie pas le débat. Un débat qui aboutit d'ailleurs une dizaine d'années après, à l'affiliation de la S.H.N. de Colmar à la Fédération française de naturisme et à sa démission de l'Union des S.H.N. du Haut-Rhin.
Quoi qu'il en soit la reprise de conférences sur la médecine naturiste est remise d'année en année pour manque de conférenciers et de moyens financiers.
50e ANNIVERSAIRE
Le 50e anniversaire de la société, célébré le 30 juin 1946 se déroule en présence du Député J. Wagner, représentant le maire A. Wicky qui devait décéder au début de l'année d'après, des présidents d'honneur Lichtenauer et Grabling, de M. Dietler, président de l'Union des S.H.N. d'Alsace, de M. Gretler, membre fondateur et des docteurs Senentz, fondateur de Soli-Sana à Guebwiller et E. Kienzler. Ce dernier traite dans son allocution de l'importance du retour à la nature en relation avec l'état sanitaire des populations au sortir de la guerre. Animé par la Musique des Sapeurs Pompiers de Mulhouse, la fête se déroule malgré une chaleur qualifiée de "tropicale", en présence d'un public nombreux qui dansera d'ailleurs jusqu'à minuit. L'année d'après, lors de la réception donnée en l'honneur des 35 années de pratique de médecine naturiste du docteur Kienzler, celui-ci retrace avec un rien d'amertume, les difficultés innombrables que lui même et le mouvement de médecine naturiste eurent à surmonter pour défendre la cause qui lui est chère.
SUITE DES DIFFICULTES ET DISSOLUTION DE L'UNION DES S.H.N.
A l'assemblée générale de l'union des S.H.N. qui se tient en 1950 à Thann, son président, M. Dietler de Colmar fait le point sur les dommages subis par les sociétés adhérentes et souligne les difficultés rencontrées pour les remettre à flot. Le jardin de Sélestat, saisi par les autorités allemandes n'est toujours pas rendu à l'association (il ne le sera qu'en 1952) ; le siège de Thann sinistré, n'a pas encore pû être reconstruit, les dommages de guerre n'étant pas réglés; la S.H.N. de Colmar, par manque de moyens financiers ne peut remettre en état son siège et ses installations. Ces difficultés se traduisent en 1955 par la dislocation de l'union des S.H.N. d'Alsace.
PRAGMATISME ET POLYVALENCE
Devant cette situation la société de Mulhouse, tout en continuant à prôner la pratique d'une vie saine et à mettre en avant les bienfaits de la nature, s'oriente vers plus de pragmatisme et développe en même temps ses activités polyvalentes. Depuis 1946 elle remet à la disposition des classes des écoles primaires ses installations pendant les vacances d'été. En 1947 la pose de fenêtres et l'équipement en chauffage, assurent à la "Petite Salle" , à peu de choses près son aspect actuel.
Le jardin et ses équipements sont gracieusement mis à la disposition de nombreuses associations mulhousiennes qui y tiennent leurs fêtes: Association des familles nombreuses, Engagés Volontaires, Sous-officiers de réserve, Gymnastique Mulhouse 1875, Orphéon, A.S.M.; St. Fiacre, la fidélité de cette dernière ne s'est pas démentie jusqu'à nos jours .
MODERNISATION
Les travaux de réfection les plus urgents terminés, la société s'oriente à partir de 1954, sous l'impulsion de M. Willenbucher Alfred qui remplace M. Luttenauer à la présidence, vers la modernisation des installations dont certaines remontent au début du siècle et à la diversification desactivités. Les bains de soleil de plus en plus désaffectés, sont, remaniés, le téléphone est installé, kiosque à musique et espace de danse rénovés et équipés d'un nouvel éclairage. En 1956 les stands de jeux, tirs, jeux de massacre, pêche enfantine, casse-croûte sont reconstruits en dur, la terrasse consolidée et embellie devant la maison. Les excursions proches ou lointaines sont reprises, le quillier remis en activité pour le plus grand plaisir des amateurs de "Alle Neune", la convivialité réinstaurée par l'organisation de soirées internes. En 1956 la société regroupe 317 membres, chiffre qui va aller en augmentant au fil des années suivantes.
CREATION DES SECTIONS TOURISTIQUE, DE VOLLEY-BALL ET CLUB EPARGNE
Après la courte présidence, 1960 à 1962, de M. Eugène Jenny, c'est M. Burger Georges qui va assumer pendant 14 ans cette charge. Au cours de ces deux "septennats" des objectifs sont fixés qui seront atteints pour certains et qui pour d'autres serviront de jalons. Avec l'aide du nouveau président d'honneur Willenbucher Freddy, la section touristique, appelée à un beau développement, voit le jour en 1963. Un club épargne se met à fonctionner.
Le terrain de sport entièrement réaménagé, est inauguré en 1967, en présence des adjoints Mayet Erbland, par nos équipes de Volley-Ball qui ont pris la relève des basketteurs. Il servira et sert encore de terrain d'entraînement à de nombreuses autres associations, essentiellement corporatives, Le bloc sanitaire, douches et W. C. est érigé en 1971, grâce aux activités de la société et aux dons des membres dont le nombre s'élève à ce moment à 461. Les premiers plans pour la construction d'une
nouvelle salle sont élaborés.
Au départ du président Burger en 1976, la succession trop rapide en l'espace d'un an et demi des présidents Metzger René et Girard André, liée à des difficultés de gestion, freine la réalisation du projet.
CONSTRUCTION DU FOYER A. MAY ET ESSOR
L'élection au poste de président de M. Greder Raymond lors de l'assemblée générale extraordinaire de novembre 1977, redonne vigueur à la société et à toutes ses sections. Le succès rencontré auprès des retraités de plus en plus jeunes, par la section touristique, la fréquentation en augmentation constante du foyer de plus en plus vétuste appellent sa rénovation projetée depuis quelques années. C'est le 11 mai 1985 qu'en présence de l'adjoint Martin Pierre, représentant le Maire Klifa Joseph, du maire honoraire Muller Emile, du conseiller général Stoessel B. que le président Greder peut inaugurer le nouveau foyer. Construit sur les plans gracieusement établis par l'architecte Bobacher, il a été financé par la société, des subventions de la Ville de Mulhouse, du Département du Haut-Rhin, de la Région Alsace et le travail bénévole d'une équipe de membres galvanisés par l'entreprise et ne comptant pas ses heures.
Le foyer porte le nom d'Adolphe May qui siégeât au conseil municipal de 1953 à 1977 en tant qu'adjoint et qui fut membre et grand ami de la S.H.N.
Sous la présidence de M. Greder, la société ajoute une nouvelle corde à son arc mettant sur pied une exposition biennale de peinture, qui en sera à sa septième édition en 1996. Ouverte aux membres et à ses amis, elle compte parmi ses derniers Mme Francette Diemunsch, MM. Samacoïtz, Brenner, Recher, Zieba, Bruetschy, Mattauer et le regretté Marius Trommenschlager.
A son départ en 1986 le président peut s'enorgueillir du chiffre des effectifs: le nombre des membres est passé de 559 en 1977 à plus de 800.
PHYSIONOMIE DES ANNEES 1990 - 2000
Le passage de relais entre le sortant et le nouvel arrivant M. Grad Edouard, qui a géré pendant 12 ans la Trésorerie de l'association, se passe ainsi sous les meilleurs auspices. Il reste au nouveau président à peaufiner l'ouvrage accompli par l'isolation phonique et thermique de ces biens, l'éclairage et les équipements d'exploitation du foyer. La démolition des solariums hors service, à laquelle il a été procédé pendant les travaux de construction, permet l'aménagement d'un parking entouré d'un nouvel espace vert. Les équipements, stands de casse-croûte, terrasses, aires de jeux, éclairage sont modernisés. La société s'équipe de matériel de gestion performant. Les travaux de clôture entamés depuis des années et qui devraient se terminer en 1996 sont poursuivis. La salle de réunion Freddy Willenbucher est aménagée en 1990. Son inauguration le 6 janvier 1991 en présence
du Député-Maire de Mulhouse de Brunstatt et grand ami de la société et de ses adjoints coïncide avec les 50 années de présence dans la société de son président d'honneur M. Willenbucher dont l'activité ne se dément pas. Cette salle permet aux instances dirigeantes de l'association et de ses sections, de travailler sereinement dans leurs propres locaux. Quelques maisons et appartements se sont construits autour du jardin, l'immobilier du Rebberg est croissant
En 1992 l'ancien kiosque à musique est remplacé par une construction nouvelle permettant en même temps le stockage en hiver des mobiliers de jardin. Une amicale de la pétanque, active et pleine d'entrain, a vu le jour et participe à l'animation estivale. Dans le domaine de la solidarité avec le monde associatif, la S.H.N. tient une fête annuelle au profit d'une association humanitaire. Les bénéficiaires en ont été à ce jour l'association des Paralysés de France, la Croix-Rouge, Héli-Secours,
les Secours Catholique et Populaire, les Chiens guides d'Aveugles, la Ligue contre le Cancer, Aides- Alsace. Depuis 1995 la présidence de la S.H.N. de Mulhouse est assurée par M. Aguerre Laurent auquel il tient à coeur de faire franchir à la centenaire, dans les meilleures conditions, le cap de l'an 2000.
Extrait de l'article De Edouard GRAD pour le centenaire de la Société d'Hygiène Naturelle de Mulhouse 1896 - 1996